Dis-moi qui tu aimes et je te dirai qui tu es.
Grosse discussion pseudo-philosophique entre copines cette semaine.
Ca a commencé par "ils sont fermés, racistes, égoïstes... mais bon ils sont gentils quand même, c'est pour mon bien qu'ils essayent de me conseiller, pis c'est ma famille alors je les aime bien quand même..."
Pour moi la réflexion est incongrue, j'en connais des comme ça, et je ne les aime pas, famille ou pas famille. Et si ils "conseillent" ce n'est pas pour notre bien, mais pour que le monde rentre au maximum dans leur vision étriquée des choses.
De ça, est née notre question "peut-on tolérer qu'un ami ait des idées racistes ?"...
Pour mes interlocutrices, oui, sans hésiter. C'est embêtant, mais on aime la personne pour d'autres de ses facettes, on ne peut pas être d'accord sur tout, il faut donc tolérer cette différence de point de vue, et si la discussion est trop conflictuelle, l'éviter...
Pour moi c'est juste inconcevable !
Je peux évidemment discuter, et éventuellement apprécier, sur certains points, une personne aux propos racistes. Je peux même EN parler avec lui.
Mais être ami, c'est quand même autre chose... C'est trop important...
Evidemment, je peux tolérer plein de différences d'opinion avec mes amis ! Droite/gauche, pour ou contre les OGM, la légalisation du canabis, la peine de mort, différentes cultures, différents loisirs, différentes religions (ou même pour/contre la religion), Starac ou nouvelle star, etc...
Mais là c'est quand même très différent. Etre raciste, ce n'est pas juste une opinion, c'est un mode de pensée qui forge la personnalité. C'est "l'autre est différent de moi, il doit donc être mauvais". Ce ne sont pas que des idées, c'est de l'intolérance jusqu'au fond des tripes. Sans vouloir généraliser, une personnalité de ce type versera facilement dans l'homophobie ou tout type de discrimination. En général de toutes façons, ces personnes ne viennent pas me voir, trop "différente", je dois donc mordre ! :-D
Bref, si une personne me tient ce genre de discours, je ne lui crache pas à la figure, et ne tourne pas les talons. Mais se produit alors une inexorable chute de l'estime que j'avais pour elle. Et ça, c'est pas compatible avec une amitié, une vraie. Mes amitiés ne tolèreraient pas des tabous sur des sujets aussi essentiels...
Finalement, je me retrouve dans le rôle de l'intolérante ? Peut-être. Mais à force de prôner la tolérance à tout va, on en vient à tolérer l'intolérance, et pourquoi pas l'intolérable ?...
Autre chose, parmi mes amis, il y a des étrangers, il y a des homos... Et si l'adage "les amis de mes amis sont mes amis" est carrément utopique, pour moi "quelqu'un qui méprise mes amis, ne peut pas être mon ami"...
C'est tout.
Audioblog : "Lily" de Pierre Perret, et "Abdel Kader" de 1,2,3 Soleils