Les rides et moi
Hier, Salwa me regarde, catastrophée et m'annonce "AAAAH Céline t'as des rides !!!!!" (NDLR : 24 ans et 10 poussières) "Si si je t'assure, là, c'est les rides du sourire !!!"
Aaaaah YESSSS ! :-D Surtout pas toucher, pas une seule crème ! Bon, je doute qu'elle n'ait pas un peu rêvé, mais si c'est le cas, je ne peux qu'être fière ! Ben oui, usée à force de sourire, qu'est ce qu'il peut y avoir de mieux ? Je sais que mes premières rides seront celles-là vu l'ardeur de mes zygomatiques !!!
Alors ça m'a rappelé une jolie anecdote
Tenez j'ai un sourire attendrit/béat rien qu'à l'évoquer !
L'éte 2003 vous vous souvenez ? Si si, vous vous souvenez au moins de la température ! Mois de juin, début de la canicule, me voilà en goguette avec une copine, vacances à Grenoble. Bon, on ne se plaint qu'à moitié : pour des vacances c'est toujours sympa d'avoir le beau temps. Alors on subit sans trop râler, mais poussivement quand même, on organise un peu nos visites en fonction de la température qu'il y fera !
Un après-midi, visite du parc du château de Sassenage (ça en impose hein !), endroit tout vert, on se dit qu'on y trouvera pas mal d'ombre
Oui mais voilà, même à l'ombre on étouffe, alors on essaye quand même de faire le tour du parc, à coup de brumisateur, bouteille d'eau, pauses sur chaque banc (pendant lesquelles Loupiotte va s'ébattre dans le mince ruisseau).
Pendant une de ces pauses, une petite vieille passe devant nous (non c'est bon on ne lui a pas fait de croche-pied bon sang un peu de tenue !!!). Comme tout le monde, et peut-être plus que des jeunettes comme nous, la brave dame a chaud ! Elle jette un coup d'il navré au massif décomposé à côté de nous, et nous dit "Les pauvres, elles sont comme nous, elles ont chaud !" (air compatissant de nous 2) Un petit sourire nait sur ses lèvre, et, lil soudain espiègle, elle ajoute "enfin cest plus triste pour elles, parce quelles sont fanées, pas nous !"
Et cette gamine est repartie, trottinante, pas plus fanée que nous et nos 20 printemps
Non "nous" ne sommes pas fanées Madame
Les esprits ne fanent jamais, encore faut-il en avoir. Les jolies fleurs nen avaient pas. Les vieilles femmes qui ont fané nen était probablement pas plus dotées, dommage pour elles
De ces petits moments qui restent gravés
La Coquette
(Bénabar)
Elle habite le musée de sa jeunesse évanouie
Elle propose un biscuit on dit non elle dit si
Elle a retiré tous les miroirs
Elle évite son reflet ne veut plus se voir
Elle vit entourée de photos du passé
Son visage dalors, son trésor, son trophée
Peau de pêche au tissu tendu de satin
Mais le temps se dépêche et reprend son bien
Les plus jolies fleurs ternissent et se fanent
Les jeunes filles quont de la chance deviennent de vieilles femmes
Sa peau froissée cest un drap quon agrippe
Un mouchoir pour pleurer son mari qui nous quitte
Un trait sur son front pour chacun de ses garçons
Et les paupières fripées ses enfants qui sen vont
Ses mains qui se déplient sont des araignées
Qui font peur aux petits mais rassurent leurs aînés
Les traînées aux coins des yeux sont le lit des fleuves
Où sécoulent peu à peu les larmes des veuves
Elle dit que les années écrivent sur les visages
Et que les ratures encombrent la page
Profitons du beau temps avant laverse
Elle tue le temps avant linverse
Elle refuse et regrette, elle est vieille maintenant
En excuse, elle répète, elle était belle avant
Mais les plus jolies fleurs ternissent et se fanent
Les jeunes filles quont de la chance deviennent de vieilles femmes
Qui ont la beauté des pyramides ou du Louvre
La beauté des montagnes, des glaciers qui les couvent.