Cindy Sander et moi

Publié le par Céline à 16h33

(ou comment mon "travail" est une grande récréation  ^^)

Intuile de vous le dire, la grande tradition des soirées nouvelle star a pleinement repris chez moi depuis quelques semaines. Evidemment, on a déjà passé le meilleur, les tout premiers castings, les bonnes tranches bien grasses de foutage de gueule !
Et puis comment passer à côté ? Cette année on a eu un casting dans l'est, bon c'est Strasbourg, mais on a eu droit quelques spécialités lorraines. Thomas de Nancy, toujours en lice... Mais surtout, vous me voyez venir, Ciiiiiindy Sander ! Tout comme vous, on a pouffé, on s'est tapées les cuisses (euh chacun les siennes hein, ohla), on s'est étouffées, ce vautrage, cette beaufitude, c'était trop savoureux !

Mon occupation en ce moment, c'est d'alimenter un peu le site toutnancy.com en actus locales, mais aussi plus générales. C'est du quasi bénévolat, mais ça me permet d'accéder à quasi toute la culture du coin gratuitement, ça me fait découvrir des tas de trucs, alors je m'enhardis, je vais de l'avant maintenant, je réclame.

L'occasion était trop belle, ça ne coûtait rien ce petit message sur le livre d'or de notre chanteuse lorraine. Je ne croyais pas à une suite, mais vu l'enthousiasme des copines à cette annonce, c'était toujours ça de pris ! Et puis, oh j'y crois pas, elle me répond en plus ! Elle veut des garanties que je suis bien journaliste ! Mouahaha, nouvelle bonne tranche... Je réponds avec une diplomatie pleine de délicatesse et de bons sentiments, et laisse mes coordonnées... Les copines, les assistantes se disputent déjà la place pour m'y accompagner. Poussez pas les filles, c'est loin d'être fait, et rêvez pas, je ramène pas 15 groupies avec moi !

Puis un jour, Sébastien m'appelle. Gloups ! Ouais ouais, Sébastien, le mari-manager-coiffeur de Cindy Sander !!! Il me dit "alors vous vouliez faire une interview par téléphone ?
Oui, enfin c'est comme vous pouvez hein, ce qui vous arrangera (par mail j'avais envisagé tout l'éventail, de l'échange de mails à la rencontre)
- Vous préfèreriez quoi en fait ?
- Ah ben dans l'idéal, j'aimerais bien une rencontre, mais bon si c'est possible hein (ah ben bravo, vla la détermination)
- Hum, ça peut être possible mais... hum... pas avant vendredi
- Vendredi ? Mais c'est PARFAIT !"
On se donne donc rendez-vous chez eux (à une bonne heure de route, mais je serais allée au bout du monde !) et avant de raccrocher, une énorme question existentielle... « Au fait... Je suis en fauteuil roulant, c'est accessible chez vous ?... » (me dis pas non me dis pas non me dis pas noooooon) Sébastien réfléchit un moment, et m'annonce juste une marche ! Pas de souci, je prendrais donc mes rampes et ça ira ! « Vous serez accompagnée ? » qu'il me demande. Tu parles Charles, on peut venir à combien ? ^^

Le dit vendredi, nous voilà donc en route vers l'hopital (la ville, quoique c'est pas moins glauque qu'un hosto là bas), à trois (Julie mon assistante-conductrice, et Sarah ma... stagiaire), quand, au bout d'une cinquantaine de bornes, j'ai un gros doute. « Euh Julie, les rampes elles sont... derrière, c'est ça ? »..... MEEEEERDE les rampes ! « Ah zut, c'est ça qu'on a bousculé en démarrant »... Les rampes sont restées sur le trottoir à Nancy (pas assez longtemps pour envoyer quelqu'un les récupérer, envolée les rampounettes).
Sur l'instant, c'est pas la perte qui m'inquiète, mais le boulet que je vais être. Genre « me voilà, oui je sais j'avais parlé de rampes, mais en fait non, alors maintenant trouvez moi des planches, portez moi, ou coulez une rampe en béton bordel ! ».

Petit lotissement paumé entre 2 usines pétrochimiques aux exquis effluves, au bord de la frontière allemande... On se gare timidement, on apperçoit timidement d'autres journalistes qui arrivent, on s'approche timidement... Ce qui semble être le grand père bidouille dans sa voiture en faisant comme s'il ne nous voyait pas, puis rentre dans la maison en nous claquant superbement la porte au nez. Ok, approche en douceur ratée.
On sonne, et j'explique à Sébastien mon problème, à peine gênée :-/
Ah non il a pas de planches du tout, mais il se propose de porter, ils sont 3 hommes. Oui mais non, je leur déconseille, puisque l'engin fait 150Kg à lui tout seul. « Ah oui et puis il y en a un qui a mal au dos ».
Nous vla fins sur le pas de la porte à rien pouvoir faire... Il n'y a pas une autre entrée ou la marche serait moins haute ? Non. Vraiment rien qu'on pourrait utiliser comme rampe ? Non... Sebastien va chercher Cindy et une solution, pendant que les 2 journalistes de Choc (dont un petit jeune, tout à fait, mais absolument, enfin... Oups, scusez moi je bave !) viennent s'intéresser à notre problème.
Cindy arrive (mais pas la solution) et me tend une main pleine d'ongles, tout sourire. Je suggère « on ne peut pas faire ça ailleurs, ici ou ... au garage...? » (on avait bien repéré que pour le garage, point de marche, et ça nous plaisait infiniment plus que son salon comme cadre !) Première tentative non concluante. Je réitère la même proposition. « Oui, à la rigueur on peut faire ça dehors, c'est pas trop long ? » Ben non c'est pas trop long, oui c'est faisable... (mais bon ça va être un truc bâclé en 5mn, et retour à l'envoyeur, pas cool...) Je persiste « ou sinon... au garage ? » :-)
Tiens, mon idée a été entendue cette fois et « oh ben oui pourquoi pas au studio ?! » YES !

Le garage, une voiture, du bazar comme chez nous, quelques jouets d'enfant... puis nous passons un rideau de paillettes (dans la gueule pour moi) et nous voilà toutes trois débarquées dans l'antre kitchissime du papillon de lumière. J'avais brieffé les filles, absolument INTERDIT de pouffer !

Après c'était comme à la télé, mais en plus concret. Cindy semblait ravie, vraiment, de me donner cet interview. Pas besoin de poser beaucoup de questions pour la relancer, on sent qu'elle commence à rôder son speech, a force d'entendre les mêmes questions partout. Elle dit des trucs pas cons des fois, et puis vlam, elle replonge sur son petit nuage, elle y croit, elle y croit encore mieux qu'au père noël... Ca se passe plutôt bien, et après une petite demi heure de papottage, je la remercie et tente « ça serait possible que vous nous chantiez une petite chanson ? » Ah, elle doit préserver sa voix pour dimanche, mais elle propose un play back ! Va pour la chanson !!!
Là j'avoue que ça se corse un peu. Tu te retrouves quand même dans le sous-sol pailleté de Cindy Sander, et elle chante, à deux mètre de toi, juste pour toi, « papillon de lumière » en play-back, mais avec moult gestes, clins d'oeil, droit dans les yeux, avec son mari aux commandes, juste sous la guirlande de noël. Ca devient surnaturel, et le fou-rire ne se ferait pas prier si je ne pensais pas à des trucs MEGA tristes genre les petits enfants au Darfour ou la hausse du prix du camembert.

Ravies de cette petite heure passée à L'hopital, on allait partir mais... Cindy a insisté pour nous signer des photos dédicacées ! :-) (moi qui avait interdit à Sarah d'en demander pour ne pas me faire honte ^^)

 

On est reparties le sourire aux lèvres (en oubliant de dire au revoir au petit gars de Choc, aaargh les nazes ! :-o), et on a dû attendre péniblement d'être en voiture pour décompresser, échanger, chanter et refaire la choré ! Quelle aventure...

Sitôt rentrée je fais vite le montage vidéo, et il faut que j'écrive un mini article pour accompagner les vidéos. Mais le coeur n'y est plus trop. Là bas comme ici, j'aurais pu faire un article super méchant, moqueur bien comme il faut. C'est facile, bien trop facile. Il y a matière, devant tant de naïveté. Ca ne serait pas honnête, ce n'est pas dans cet esprit que je suis rentrée, ce soir-là.

Elle est touchante finalement Cindy. Vraiment gentille, ça c'est sûr, on aimerait même détecter un minimum de méchanceté en elle. Parce qu'elle a beau se croire renforcée par la claque qu'elle s'est prise, la prochaine est inévitable, et fera bien plus mal. Et si elle ne s'y prépare pas plus, j'ai réellement peur pour elle. Elle y croit, c'est touchant autant qu'agaçant. Elle aime tout le monde, même les méchants, et veut croire que finalement, ils l'aiment aussi quelque part. Obligé, t'as envie de lui ouvrir les yeux, de la secouer violemment, de lui gueuler « Mais ouvre les yeux, si ils parlent de toi c'est pour se foutre de toi ! Ouvre les yeux, si je suis venue là c'est pour quoi d'autre ?! ». Mais c'est pas à toi de le faire, et finalement tu l'envierais presque, sa naïveté. Aujourd'hui elle y croit et elle est heureuse. De quel droit je lui retirerais ça ? De quel droit je saurais mieux qu'elle.
J'allais pas non plus faire un article pour l'encenser. Mais finalement cette fille, elle est passionnée, et c'est une des qualités humaines qui me plait le plus.

Alors je ne sais pas si je lui souhaite d'être plus réaliste, d'ouvrir les yeux sur la merde du monde, je lui souhaite en tous cas de ne pas trop souffrir...


 

(L'interview en mots un peu nuls, en vidéo, et la chanson ici)

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F
Mais je comprends pas... pourquoi tu parle d'hôpital ? C'était chez elle ou... ?
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C
<br /> Héhé, t'as pas bien révisé ton module "cindy sander" toi ! C'était bien chez elle, dans son garage, dans sa petite VILLE qui s'appelle L'Hopital !<br /> Ca s'invente pas ^^<br /> <br /> <br />
F
En fait j'avais lu ton blog en entier, et pareil cet article était extra. Tu fais quoi dans le cadre de ton travail ? Tu travaille pour un journal local?
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C
<br /> Lis encore un peu et tu le sauras ! ;-)<br /> (C'est pr un site web local)<br /> <br /> <br />
B
Rahhh la channnnnnce ! Ah non franchement, quel honneur. Plus tard tout cela vaudra de l'or ! ... ou pas ;-)Sinon, au niveau des vrais candidats, je vote Cédric : quelle voix !@ bientôt :)
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C
<br /> Ou pas ! Mais elle, elle y croit ! :-)<br /> <br /> Cédric le bellatre ? Pouah...<br /> <br /> <br />
C
Bravo pour cet article, j'ai tout lu, j'ai accroché, c'etait marrant, et y a au final une belle morale:)
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C
<br /> Merci Catz, ravie de te voir ici ! :-)<br /> <br /> <br />
S
Je viens par l'intermédiaire de Le post... bravo pour ce compte-rendu et le boulot que ça t'a demandé... les lecteurs ne se rendent pas toujours compte du boulot que ça prend pour arriver à retranscrire ce type d'exercice.
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C
<br /> Merci et bienvenue ! :-)<br /> <br /> <br />