Néant

Publié le par Céline à 23h48

Ben oui je sais, je vous fais un teasing d'enfer, et puis... Et puis rien.

 

Je peux pas vous dire que j'ai pas d'idées, puisque tout est programmé, certains articles ne me prendront que 5 minutes. Je peux donc pas dire non plus que c'est une question de temps, d'emploi du temps trop chargé, vu que je suis en vacances.

 

Pourquoi alors ? Parce que ça va pas, tout simplement.

 

Pourquoi ça va pas ? A cause d'une prétendue bonne nouvelle.

 

Ce genre de bonne nouvelle qui doit faire glousser "oh mon dieu félicitations !". Dans ce cas précis si les larmes sont montées, c'était de... de quoi d'ailleurs ? Un mélange de tout ce qu'on peut ressentir de mauvais. Et les "félicitations" ont tourné au vinaigre (bon il est encore temps d'avorter alors ! Non ? Bon tfaçons y a encore plein de chances que tu le perdes.)

 

Déjà, ça ne me regarde pas directement, mais il me semble que ce bébé n'arrive pas dans des conditions idéales. Alors qu'un môme puisse débarquer comme ça, "par accident", sans qu'on se soit fait chier à réunir les meilleures conditions, pendant que d'autres se tuent à croire à ce truc, qui restera probablement chimère...

 

Que tous les jours, j'ai sous le nez nausées, précautions alimentaires, "livre de mon bébé" échographies, ce ventre, odieux qui ose s'arrondir déjà, qu'il me laisse du temps, merde. Et tout le monde qui va bientôt s'extasier sur tout ça, vouloir toucher. Je voudrais fuir, moi. Fermer les yeux, ne rien savoir. Partir loin, sans laisser d'adresse.

 

J'ai un compte à rebours morbide au dessus de la gueule. Ces 7 mois vont être une putain d'épreuve. Sauf que voilà, après les 7 mois, ça sera pire encore. Fuir, que tout s'arrête.

 

En un mois j'ai plus chialé qu'en... Ben toute ma vie je crois. Moi le coeur de pierre, qui n'a jamais laissé fuser la moindre larme en société, devant quiconque. Lancez moi sur le sujet, et j'ouvre les vannes en un temps record, la source est loin d'être tarrie.

 

On m'avait dit que je digèrerais, que je m'y ferais, me réjouirais au moins pour elle. Que ça passerait. L'intensité de la douleur ne passe pas, bien au contraire. Elle s'enracine juste plus profond. Profond.

 

Elle n'est ni la première ni la dernière, et d'autres grossesses m'ont déjà touchée, remué les tripes bien sûr, mais émue positivement. Là, pour X ou Y raison, ça ne passe pas.

 

Il ne s'agit pas vraiment de SA grossesse, bien sûr.

 

Mais du miroir qu'elle me renvoie, du sale reflet d'échec de ma vie. Si c'est pas un miroir déformant, elle a une bien sale gueule, ma vie.

Si tout ça n'aboutit à rien, alors que d'autres arrivent déjà à la case arrivée sans même avoir pensé à essayer... Est-ce que toute cette agitation vaut encore le coup... Est-ce que c'est pas juste pour les autres, ces rêves trop grands.

 

A ce moment de ma vie où je devais me construire professionnellement, j'étais motivée pour agir, me prendre en mains, et passer (enfin ;-)) dans la cour des grands... Je me dis que la cour des grands elle est ailleurs, et elle ne semble pas vraiment disposée à m'accueillir. Je me sens douloureusement trentenaire, et pourtant exclue de l'être...

 

Je parle pas seulement de grossesse ici, de grand amour, de famille à fonder, mais de toutes les étapes intermédiaires qui manquent cruellement.

 

Mes plus grandes joies je les tire des autres, mes plus grandes peines aussi. C'est pas du sacrifice pour les autres, c'est juste ma tendance naturelle. Maintenant, face à moi, je me rend compte que la stratégie ne paye pas vraiment. D'ailleurs c'était peut-être justement une stratégie pour éviter de regarder cette sinistre réalité.

 

Il faudrait que je me raccroche à quelque chose, à quelqu'un, mais là franchement, je vois plus... Si au moins j'avais un rêve à la con à réaliser, je sais pas moi, grimper l'Evrest, traverser la manche, devenir méga riche, méga connue ou je ne sais quoi. Un truc bien réalisable quoi, pas avoir un mec, ça j'ai bien compris. Ou un problème de santé à soigner, oui je sais j'en ai un mais il ne se soigne pas, j'ai juste à vivre. Non il me faudrait un défi plus stimulant, genre un cancer à combattre, truc comme ça...
C'est tellement plus facile les combats qu'on comprend, rationnels.

Mais j'ai envie de rien de tout ça moi (à moins que le cancer...;-)). Mes rêves sont tout petits, passent inaperçus, sont le quotidien du commun des mortels, et pourtant semblent bien irréalisables. Je me retrouve dans un état proche du néant...

Cette petite bête n'existe pas encore, me détruit déjà...

 

Bon enfin bref... Voilà...

On me demandait ces jours-ci comment je faisais pour écrire comme ça, presque sans pudeur, ben là je dois dire, record battu.

D'ailleurs je sais bien ce qui va se passer, après vous avoir avoué que ça allait aussi mal, je vais vite vous noyer sous une masse d'autres articles pour vous faire oublier tout ça, on ne se refait pas. Ca n'ira pas mieux, vous serez dupes, ou pas, en tous cas on fera bien semblant, ensemble.


EDIT : Merci à tous, toutes pour vos commentaires, vos mails... J'en chiale encore plus, mais j'avais diablement besoin de vous, merci.

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F
Et puis regarde l'amour est dans le pré ça va te raffraîchir ! Mdr ! Nan mais sans dèc t'as vu les gros boulets qui s'traînent là-dedans ? Ils récoltent en quelques mois une montagne de lettres de célibataires jeunes et beaux (pour les agricultrices) ce qu'elles n'ont pas pu avoir en 10, 20 ou 30 ans ! En plus elles sont cons ! Pour finir et rajouter un ptit truc, bon ça m'est jamais arrivé de sentir un élan de haine envers ceux qui sont conquis, notamment par une grossesse; mais je le concois que ça puisse arriver, notamment pour toi aux vues de ton âge, je ne sais pas comment je réagirai à 28 ans, quoi que je ne pense pas... Mais comme je crois savoir de qui il s'agit (pour S.), je comprends à peu près le pourquoi de ton sentiment, du moins des hypothèses...Ro bisous
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C
<br /> Rah l'amour est dans le pré, quelle grande partie de rigolade, j'adore ! :-D<br /> "Aux vues de ton âge", nomého ça va mademoiselle, appelle moi madame tant que t'y es ^^ (je déconne hein, je vis bien "mon âge" ^^)<br /> <br /> <br />
F
Je plonge mon nez dans les archives poussièreuses (car il y avait un lien dans un de tes articles, vers celui-ci). Quelle délicate situation, c'est quelque chose que je ne comprends pas mais que je RESSENS pour le coup... Dis-toi bien que des personnes tout à fait classiques, sur leurs jambes, belles, intelligentes et tout pour plaire sont célibataires à 35 ans ! (j'en connais un rayon là-dessus, j'ai des cousines et des amis, ou des gens de mon entourage, en tout cas plus d'un qui sont dans ce cas-là). Je m'excuse d'être aussi explicite, et de faire irruption dans ton intimité comme ça. Je voulais juste te manifester mon soutien, j'adhère entièrement à tes sentiments car par moment ce sont aussi les miens malgré mon jeune âge, je me pose des questions quant à mon avenir affectif. Normal que ça me travaille, quand les copines à côté collectionnent les mecs. Les coups bas sont donc quelque chose de tout à fait naturel, quand d'autres qui n'ont même pas le tiers de ce qu'on a s'effondrent à l'idée du célibat. Mais d'un autre côté, je me dis que si ça doit arriver ça arrivera, sinon je ferai partie de ceux qui n'ont pas eu ce hasard dans la vie. Le problème étant que nous sommes tellement dans une quête de profondeur, car nous vivons des expériences émotionnelles intenses, qui bien souvent ne sont perceptibles que par nous-mêmes et personne n'a accès à ce genre d'expérience, ce qui fait que enchaîner les conquêtes et être déçu à l'arrivée (que ça casse) nous effraie car cela nous renvoie à notre propre " infirmité " si j'ose dire. Le célibat malheureusement camoufle de multiples raisons, et c'est à nous de trouver " là où ça pêche ". Je crois que c'est en partie lié au regard que l'on a sur soi d'abord, et à l'estime de soi. Bon je vais arrêter les beaux discours, que tu as déjà entendu X ou Y fois, c'est surtout que j'invente rien et qu'en me relisant je mesure combien je suis " bateau " par moment.Bisous, et tu as tout mon soutien, qui vient du coeur !Le papillon de lumière !
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C
<br /> T'inquiètes, je rationnalise, la grande majorité du temps. Y a juste quelques évènements ou le coeur s'en mèle et gerbe un peu, mais ça finit par passer.<br /> Bien d'accord avec toi sur le fait que ça vient du regard sur soi qu'on construit correctement ou non, mais en revanche "enchaîner les conquêtes et être déçu à l'arrivée", ça me ferait carrément<br /> pas peur ! :-)<br /> Merci pour le soutien !<br /> <br /> <br />
C
Ce soir je te lis pour la première fois, jamais je n'avais eu l'adresse de ton blog... tu devinnes comme je l'ai eu. Tout ce que je viens de lire je l'avais imaginé jeudi soir et malheureusement tu nous fais la totale. Je suis et serai là, je sais pas comment, je serai sûrement la pire des psy, mais je pense à toi.
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C
Salut toi, et bienvenue ici :-)Tu débarques pas dans les meilleures circonstances, mais bon c'est pour ces circonstances aussi que tu débarques... Tu sais ici c'est comme moi, un peu plus joyeux d'habitude... :-)Merci pour tout Céline, à tout bientôt
L
Et voilà Léo, en retard, comme d'hab'. Je vais partir quelques jours, avec mes enfants, vité t'écrire avant cette pause. Tout a été dit, j'ai l'impression, et les plus beaux encouragements, les plus intelligents, les plus discrets. Pas tout lu, mais je crois que tout y est. Que dire de plus ? Sinon, que le sentiment furieux de la jalousie, on l'a tous connu, un moment de notre vie. Et que c'est le pire. Un poison noir qu'on nourrit de sa rage.  Moi, je sais qu'il m'humilie, m'abaisse, me renvoie à ma médiocrité.  Je déteste ressentir ça. Sous cet angle, tout ce que j'espère pour toi, c'est de t'en débarrasser. En étant heureuse pour les autres, ça aide. Il doit bien y avoir un vieux fond judéo-chértien là-derrière, mais ça ne gène même pas l'athée que je suis. Un bon coup de haine, oui, une colère enragée, oui. Et puis ensuite, penser à toi. Pas au bonheur affiché des autres. Parce qu'au fond, personne ne peut se satisfaire de son seul bonheur.
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C
Merci Léo... :-)Le tableau du poison noir est très juste... Reste plus qu'à s'en débarrasser...Bonnes vacances en tous cas !
I
Bisous plein pein.Donnes nous de tes news.
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C
En voici en voilà... :-)